La météo pékinoise

C’est notre tout premier jour de pluie (雨) depuis notre arrivée à Pékin. Je me suis réveillée cette nuit, et j’ai perçu un léger clapotis, que j’ai mis en certain temps à identifier, tant ce son est inédit ici. J’en suis même venue à ressentir une drôle de nostalgie pour la pluie sur les toits de Paris, sur les tentes de Belle-île et pour notre merveilleux crachin breton… avant de me souvenir que la pluie dans l’ouest et à Paris, c’est infini, et qu’on s’en lasse en fait très vite. Ici à Pékin, pas de précipitations l’hiver, si ce n’est quelques flocons de neige. L’air est incroyablement sec, à tel point qu’un humidificateur dans la maison peut s’avérer nécessaire, et qu’il faut investir dans un tube de crème corporelle, sinon c’est la desquamation assurée en moins de deux semaines (du vécu). Il semblerait en revanche que l’été soit au contraire très humide, sous la forme de très nombreux orages. En comparaison avec Paris, on enregistre en effet trois à quatre fois plus de précipitations aux mois de juillet et août ! Côté températures, là aussi, pas de demi-mesures… L’hiver est très froid (compter une température minimale moyenne de -9° au mois de janvier contre 2,7° à Paris), et l’été très chaud (température maximale moyenne de 30°, mais on monte très facilement à 40°). Et surtout, il n’y a que deux saisons à Pékin : l’hiver dure de novembre à mars ; il est suivi d’un redoux qui dure une dizaine de jours et on est ensuite déjà en été au mois d’avril ! Même scénario pour l’arrivée de l’hiver au mois d’octobre. Après l’expérience du grand froid que nous avons connu à notre arrivée au mois de février, je dois avouer que je ne suis pas mécontente d’entrer dans la période de douceur qui annonce l’été, si ce n’est que notre déménagement, que nous attendions pour début mars, tarde péniblement à arriver, et ma grande hantise est que nous nous retrouvions du jour au lendemain en bottes fourrées et t-shirt en laine à manche longue par 25°… Affaire à suivre. Autre inconvénient du redoux : jusqu’au 15 mars, les logements sont chauffés (système collectif), très chauffés, surchauffés. Ainsi, dès que les températures quittent la zone négative, les thermomètres grimpent dans les intérieurs : chez nous, il fait 26°, et je me réveille régulièrement en nage. Mais nous pouvons nous estimer heureux, car d’autres approchent les 30°… Vous me direz, dans ce cas, il suffit d’aérer ! Sauf que la nuit, nous retrouvons rapidement des températures très froides, et surtout, il ne fait pas tous les jours bon aérer à Pékin, comme j’aurai l’occasion d’en parler.