豫园 yǔyuán, le jardin de l’hésitation

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IMGP0991Visite touristique incontournable à Shanghai : le jardin yǔyuán qui date du XVIème siècle et se trouve en plein cœur de la ville. La conception de ce jardin chinois est tout à fait différente de celles de nos jardins à la française ou de ceux de nos amis les Anglais. Le jardin est divisé en six zones, clairement délimitées par des murs surmontés de dragons, et chacune est aménagée en un dédale de petits espaces qui marient une architecture délicatement travaillée à une végétation et des plans d’eau toujours très esthétiques. IMGP0990Ici tout est photogénique, tout invite au repli sur soi (à condition de ne pas choisir l’heure de pointe…).

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豆浆 Le lait de soja (dòujiāng)

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Le soja en Asie, c’est la céréale incontournable: on le consomme sous toutes les formes. En fèves dans les plats (façon mogette, mais plus ferme et avec un assaisonnement souvent plus corsé), en “lait” (le terme “jus” serait toutefois plus correct) et sous forme de “lait caillé”: le tofu, qui peut être ferme (et incorporé dans des plats comme des morceaux de viande) ou soyeux (en équivalent de notre crème fraîche). Moi qui ne suis pas une grande adepte des produits laitiers, je me suis rapidement convertie au soja, et notamment au lait de soja, bien plus digeste que le lait de vache. 2Et comme de nombreux Asiatiques, je fais moi-même mon lait de soja, à partir de graines sèches et d’eau, et grâce à une machine spécifique à cet usage. C’est à la fois ludique et économique et, selon ma philosophie en matière d’utilisation de robots ménagers, la réalisation ne demande pas un temps indécent, de même que la mise en service de l’appareil et son nettoyage.

INGREDIENTS

大豆种子 80g graines de soja (poids avant la réhydratation)

700ml d’eau

REALISATION

IMGP0766Les puristes et les consciencieux (comme moi) laissent les graines de soja tremper pendant au moins 6 heures: elle doublent alors de volume, prennent une forme allongée, et sont plus facile à cuire et mixer.

Ensuite c’est TRES simple: IMGP1398on verse les graines réhydratées et l’eau dans la machine, on ferme, on appuie sur le bouton, et une vingtaine de minutes plus tard, après avoir cuit et mixé, mixé et cuit, la machine avertit par un strident “BIIIIIIIIP” qu’en ce qui la concerne, le boulot est fini. Le lait n’est pas pour autant fin prêt, il faut le filtrer (ce qui constitue l’unique étape où l’on met la main à la pâte): on obtient ainsi d’une part environ un demi-litre de lait, IMGP1402et de l’autre, un résidu appelé Okara, qui donne des résultats fantastiques quand on l’incorpore dans la pâte pain, la pâte à crêpes ou les galettes végétales. J’ai remarqué qu’en laissant reposer le lait et en le filtrant à nouveau une petite heure plus tard, on peut retirer davantage d’okara, ce qui permet au lait de se conserver plus longtemps sans épaissir (astuce du jour de la femme expat’).

DEGUSTATION

IMGP0769Voilà en ce qui concerne la recette de base et le principe de la fabrication maison du lait de soja. Mais les Chinois le consomment rarement de manière aussi simple: il existe une multitude de recettes, les livres de cuisine à ce sujet regorgent de variantes à base de différentes graines et fruits secs ou séchés. Un jour mon amie Mary m’a montré sa recette de lait de soja, et je lui ai fait goûté ma propre préparation: à partir du même procédé, nous arrivions à des recettes radicalement différentes et qui reflettaient singulièrement nos différences culturelles et culinaires. J’avais préparé un lait de soja/noisettes, avec une touche de miel, très doux, que je consomme frais, tandis que sa recette contenait des graines de soja jaune, rouge et vert, des noix et des dattes chinoises, et avait un goût bien plus fort, peut-être d’autant plus qu’elle préfére le boire chaud.

De 北京 Běijīng à 上海 Shànghǎi

Nous avons passé un week-end prolongé à Shanghai, l’occasion, en découvrant cette autre mégalopole chinoise, de jeter un nouveau regard sur Pékin. Les deux villes sont en effet extrêmement différentes. A bien des niveaux, mais toutes proportions gardées, on peut les comparer à Rome et Milan en Italie (capitale politique versus capitale économique, etc.).

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Une rue commerçante d’un Hutong

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Le troisième ring (autrement dit un boulevard périphérique de centre-ville)

Pékin, qui signifie littéralement « capitale du nord », est le centre politique et culturel de la Chine. Malgré ses activités florissantes, sa croissance à deux chiffres et sa population de 19,6 millions d’habitants, c’est finalement une ville tranquille. Tout est grand, tout est démesuré, mais une fois que l’on s’est habitué à cette démesure, et surtout en comparaison avec une ville comme Shanghai, on se rend compte, qu’il y a une certaine “douceur de vivre” à Pékin. La structure de la ville, basse et aérée, y joue pour beaucoup. On peut distinguer grosso modo trois types de quartiers : les Hutong, ces quartiers de petites maisons basses traditionnelles à cour carrée, organisées dans un labyrinthe de ruelles, en voie de disparition, car la municipalité de Pékin encourage la construction d’immeubles modernes en lieu et place de ces logements considérés insalubres ; les grandes constructions de type communiste : blocs de béton massifs ; IMGP0474et les quartiers modernes avec des tours qui rivalisent d’ingéniosité architecturale, mais qui ne se caractérisent pas par une hauteur gigantesque. En dehors des Hutong, les rues de Pékin sont d’une largeur invraisemblable et les édifices ne sont, à quelques exceptions près, jamais accolés : voilà pourquoi la densité de population pékinoise est très largement inférieure à celle d’une ville française moyenne : seulement 1195 habitants au km2 ! La ville est organisées selon une structure concentrique autour de la cité interdite : une série de six périphériques, appelés « rings » délimite ensuite les différents quartiers en fonction de l’éloignement du centre névralgique de la ville.

IMGP1178Shanghai est la ville la plus peuplée de Chine, avec 23,5 millions d’habitants, qui semblent encore plus nombreux en raison d’une densité de la population trois fois supérieure à celle de Pékin. Avec Hong Kong, c’est le centre économique de la Chine, une ville très ouverte sur l’extérieur, dont les habitants maitrisent bien mieux l’anglais que les Pékinois. L’empreinte de la présence des occidentaux est indélébile, et la ville est caractérisée par les anciennes concessions étrangères qui ont façonné l’architecture de la ville et sa culture dès le dernier quart du XIXème siècle jusque dans les années Trente, avec les Américains, les Anglais, les Français mais aussi les Russes et les Japonais et même des Italiens et des Allemands. Contrairement à Pékin, ici les rues ont les dimensions de celles des villes occidentales, les bâtiments sont accolés. Cette ville à la réputation sulfureuse (drogue, jeux, prostitution) est organisée autour du fleuve 黄浦 Huángpŭ et se caractérise par son architecture moderne en hauteur : même les voies de transport serpentent à travers la ville à hauteur du deuxième, voire du troisième ou du quatrième étage des immeubles… Pour aller à l’aéroport de Pudong, on emprunte une heure durant une voie rapide qui jamais ne se trouve au niveau du sol ! Autre différence notable entre les deux villes : le climat. Tandis qu’à Pékin, il faut impérativement se munir d’un humidificateur pour tenter de rétablir un peu d’humidité dans les logements, à Shanghai il faut être équipé d’un déshumidificateur, au risque de voir littéralement moisir son intérieur.

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L’emblématique “Bund” de Shanghai, ses immeubles de l’époque des concessions étrangères, et les tours modernes au loin